Jeanne Siaud-Fachin
[...]
Martine a entendu sa mère répéter toute
son enfance qu’elle n’était pas normale. Elle a cherché non seulement à
plaire à sa mère, mais aussi à essayer de comprendre en quoi elle
n’était pas normale. Elle a ouvert de grands yeux pendant notre
échange : « – Vous allez me dire que je suis folle, que ma mère avait raison, et qu’en plus je suis stupide.
– Non, ni folle, ni stupide. Vous
voyez le monde à votre manière, avec vos facultés, et celles-ci sont
extensibles, particulièrement sensibles, dans certains domaines. Je vais
faire une comparaison : vous fonctionnez comme un élastique, toujours
en tension entre la normalité et le fonctionnement de votre cerveau. Si
l’on touche à cet élastique, il réagit, il se met à vibrer, il est
sensible à tout mouvement. Si l’on relâche l’élastique, il ne sert plus à
rien. Vous avez besoin de cette tension, d’être constamment sollicitée.
C’est une stimulation qui vous est nécessaire. Mais vous dérangez
puisque vous n’êtes jamais au même rythme que votre entourage. Vous dire
que vous n’êtes pas normale règle le problème. Vous devenez le
problème, et permettez ainsi aux autres de ne pas en avoir. »
[...]
Source : Contre la violence psy
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