Quand habiter est inséparable de lutter


Source : Reporterre


« Habiter en lutte », du Collectif comm’un, réunit de nombreux récits, photographies, croquis et cartes inédites pour raconter l’évolution du territoire de la Zad de Notre-Dame-des-Landes, qui n’a pas fini de soulever les passions.
      Présentation du livre par Christophe Goby, journaliste à CQFD
On se rappellera longtemps que la lutte a débordé autour de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes lors de l’opération César, en octobre 2012. A partir de cette démonstration policière de démolition, une épopée de résistance s’est écrite dans la boue et les champs. D’abord par la lutte de jour comme de nuit, des zadistes et des paysans unis contre l’intervention et la destruction des lieux de vie, puis par le formidable élan de centaines de comités, ont construit des cabanes sur la Zad. 40.000 personnes sont venus les monter en novembre 2012 créant un nouvel imaginaire. La Zad est devenue le centre de la contestation politique, sociale et écologique en France. Le chant des bâtons en octobre 2016 a confirmé ce statut précaire.

Cet ouvrage revient sur les 40 années de la lutte dans le plus grand squat à ciel ouvert d’Europe qu’est devenu le bocage. Devenu le centre de ralliement de tous les contestataires du monde, il renvoie aux territoires zapatistes libérés. Il ne fait pas l’impasse sur les difficultés à vivre, habiter et lutter ensemble : construire pour mieux se défendre, même si le printemps des embrouilles a laissé des traces. Ce solide ouvrage comprend des cartes éclairantes et des photos. Sa chronologie révèle les temps forts sur ces terres où aucun aéroport ne se fera. Son fil rouge rappelle qu’ici on habite en luttant et inversement.

Habiter en lutte. Zad de Notre-Dame-des-Landes. Quarante ans de résistance, de auteur, éditions Le Passager clandestin, mars 2019, 256 p., 20 €

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