Par Sophie Mainguy, médecin urgentiste
NOUS NE SOMMES PAS EN GUERRE et n'avons pas à
l'être...
Il est intéressant de constater combien nous ne
savons envisager chaque événement qu’à travers un prisme de
défense et de domination.
Les mesures décrétées hier soir par notre
gouvernement sont, depuis ma sensibilité de médecin, tout à fait
adaptées. En revanche, l’effet d’annonce qui l’a accompagné l’est
beaucoup moins.
Nous ne sommes pas en guerre et n’avons pas à
l'être.
Il n'y a pas besoin d’une idée systématique de lutte
pour être performant.
L’ambition ferme d’un service à la vie suffit.
Il n’y a pas d’ennemi.
Il y a un autre organisme vivant en plein flux
migratoire et nous devons nous arrêter afin que nos courants
respectifs ne s'entrechoquent pas trop.
Nous sommes au passage piéton et le feu est rouge
pour nous.
Bien sûr il y aura, à l’échelle de nos milliards
d’humains, des traversées en dehors des clous et des accidents qui
seront douloureux.
Ils le sont toujours.
Il faut s’y préparer.
Mais il n’y a pas de guerre.
Les formes de vie qui ne servent pas nos intérêts
(et qui peut le dire ?) ne sont pas nos ennemis.
Il s’agit d’une énième occasion de réaliser que
l’humain n’est pas la seule force de cette planète et qu’il doit -
ô combien- parfois faire de la place aux autres.
Il n’y a aucun intérêt à le vivre sur un mode
conflictuel ou concurrentiel.
Notre corps et notre immunité aiment la vérité et la
PAIX.
Nous ne sommes pas en guerre et nous n’avons pas à
l’être pour être efficaces.
Nous ne sommes pas mobilisés par les armes mais par
l'Intelligence du vivant qui nous contraint à la pause.
Exceptionnellement nous sommes obligés de nous
pousser de coté, de laisser la place.
Ce n’est pas une guerre, c’est une éducation, celle
de l’humilité, de l’interrelation et de la solidarité.
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