(TEXTE ANONYME) Lettre en réaction à la proposition de suppression de l’Instruction En Famille.
"Est-ce que tu sais ce que tu viens de faire avec cette atteinte fondamentale à notre liberté ? Est-ce que tu sais au moins où tu mets les pieds en voulant supprimer l’Instruction En Famille ?
Tu viens de réveiller la colère de celui qui ne voulait pas la colère. De celui qui est beaucoup plus fort que tu ne le crois et qui avait choisi la voie de la sagesse et de la discrétion plutôt que celle du combat.
Bien sûr, on pourrait en dire, en filmer à n’en plus finir sur nos enfants déscolarisés, heureux, libres, brillants. Bien sûr, on pourrait se lancer dans une bien triste guerre de la communication pour vendre les bienfaits de l’IEF, l’Instruction En Famille. Bien sûr...
C’est ce que tu attends, n’est-ce pas ? Une joute que tu gagneras puisque ton temps de parole est exclusif dans les médias de tes comparses complaisants avec ces pauvres journalistes terrorisés au moindre écart.
Mon fils aîné n’a su lire qu’à 7 ans. Et à 7 ans et deux mois il lisait son premier roman. Je ne sais plus si c’est Croc Blanc, L’île au trésor ou Robinson Crusoé, tellement il en a avalé depuis. Parfois 100 à 200 pages par jour. Déjà plus que tu n’auras jamais lu... L’autre, son frère, a su lire à 4 ans mais il n’adore pas la lecture. Il préfère pour l'instant manier la scie, les maths et la course à pied. Est-ce que tu sais manier une scie au moins ? Pas sûr...
Des exemples comme ça, on peut en relater à la pelle ! ça croule...
Ce n’est rien que ça l’Instruction En Famille. De la vie avec son lot de joie et d’engueulades, de l’instruction et de l’amour. En une petite heure par jour, ils torchent en quelques mois le programme de l’année mes gamins. Preuve à l’appui quand tu veux. «Papa, c’est vrai qu’il faut demander la permission pour aller faire pipi quand on est à l’école?»
C’est ça l’instruction en famille...
Mais est-ce bien nécessaire de multiplier à n’en plus finir tous ces exemples ? Quel poids tout cela aura t-il face au rouleau compresseur de ton système violent qui prépare éternellement ses prochaines élections présidentielles ?
Comparer l’instruction en famille à un nid d’extrémistes poseur de bombes, relier insidieusement la religion (forcément musulmane et dans tout ce qu’elle a de plus endoctrinant) à la liberté individuelle d’instruire ses propres enfants est d’une telle médiocrité, d’une telle bassesse électorale qu’on la passera sous silence. C’est une histoire qui ne nous concerne pas, de toute façon.
Tous les ans, un inspecteur d’académie vient nous rendre visite et il semble bien faire son travail. Pourquoi ne serait-il tout à coup plus capable de faire la différence entre un enfant maltraité, endoctriné, séparé des principes sociétaux et un enfant qui reçoit une éducation bienveillante et épanouissante?
La seule chose que l’on remarque quand on prend un peu de distance, c’est que la crise démocratique que l’on traverse semble être sans fond et sans fin, que la technologie au service du contrôle absolu de la population est à un point de bascule et que le réchauffement climatique provoqué par l’homme commence ses redoutables dégâts irréparables.
50000 enfants déscolarisés qu’est-ce que c’est ? Rien !
Tout juste une «paponade» comparée aux 11 et quelques millions qui vont à l’école.
Les flinguer tous passera sans coup férir comme une lettre à la poste. Certains, mêmes, les plus haineux, cracheront volontiers que «ça leur fera les pieds à ces fainéants qui partent en vacances en septembre!»
On les entend déjà...
Alors qu’est-ce qu'il va se passer derrière ce petit calcul politique nauséabond, raciste, malhonnête et assassin ?
Les 30, 40, 50 et quelques mille familles qui déscolarisent leurs gosses font ça pour rester en contact avec la société sans pour autant en accepter les pires insultes faites à la terre et à l’humanité. Ils font ça parce qu’ils préfèrent vivre discrets, en décalage, dans un autre rythme, dans une autre approche plus approfondie du savoir plutôt que d’aller au front se prendre des balles en plastiques dans la gueule, des humiliations quotidiennes et des insultes permanentes à leur intelligence. Ils font ça, probablement parce qu’ils sont plus courageux et avec plus de discernement qu’on ne le croit et qu’ils ne veulent pas précipiter le clash d’une société qui s’écroule lamentablement dans un chaos indescriptible. Ils font ça parce qu’ils ne veulent pas que leurs enfants soient aussi dangereusement exposés que l’ensemble. Ils font ça aussi pour prendre le temps de sociabiliser leurs marmots, contrairement à ce que l’on pense, à ce que tu penses.
Ils font ça alors que ça prend un temps plein et pas payé. Pas un centime, qu’on soit bien d’accord.
Ils font ça aussi pour les voir grandir, leurs enfants, pour organiser leurs journées comme ils l’entendent, en hommes libres, concrets, au plus près de la vie et de ses valeurs.
En hommes libres, tu entends ? LIBRES!
Quand on parle de liberté on touche finalement à l’essentiel, n’est-ce pas?
Alors qu’est-ce qu’il va se passer ?
Toi qui nous vends Netflix, la télé, la 5G tueuse d’oiseaux et de cerveaux humains, l’internet, les caméras, drones, puces et autres technologies de contrôle pour notre soi-disante sécurité, la baraque à crédit qui nous assomme, la bagnole à crédit qui nous étrangle, la famille trop tendue qui se déchire au premier chômage, le travail de plus en plus mal payé et avilissant, les vacances trop courtes au voyage polluant et stressant, le cycle du vivant qui s’écroule sous une pollution sans fin, la retraite spoliée et les Ephad pour finir qui anéantissent le petit héritage et assure une fin de vie abominable.
Alors, dis-moi, toi qui causes tout le temps pour dire tout et n’importe quoi, qu’est-ce qu’il va se passer quand les 30, 40, 50000 familles et quelques vont devoir, acculées qu’elles sont, frontalement dire non ?
Que va-t-il se passer ?
Les flics vont débarquer chez nous ? Nous arracher nos enfants ? Couper les menottes qui nous relieront à eux et au radiateur ? Nous frapper ? Placer nos enfants cultivés, élevés dans l’amour et le respect dans des familles d’accueil totalement dépassées par la situation ? Nous mettre en prison ? Nous assassiner ?
T’as la réponse ? La vraie ? Non, bien sûr.
Pour l’instant tu ne flippes pas encore. Tu te dis: «on va cogner sur les meneurs, foutre en garde à vue prolongée les deux, trois grandes gueules et tout rentrera dans l’ordre.»
C’est ça que tu te dis pour l’instant. Parce que jusqu’à présent, c’est toujours comme ça que ça se passe et ça marche. Même si on éborgne des gosses, qu’on frappe des vieux, qu’on tue des étudiants, qu'on met en taule des innocents, qu'on condamne des humanistes, ça passe... C’est énorme mais ça passe...
Mais est-ce que tu sais que les 30, 40, 50 000 et quelques familles dont les enfants sont déscolarisés sont les plus résolues de France ? Elles sont composées de toutes les couches sociales et économiques. La seule chose qui les réunit c’est qu’elles veulent toutes instruire leurs enfants comme elles l’entendent pour un monde meilleur, plus juste, moins séparatiste, comme tu le dis si bêtement, plus humain, plus réaliste, plus conscient des enjeux planétaires.
Alors qu’est-ce qu’il va se passer quand tu vas vouloir nous mettre au pas alors que notre lucidité a atteint un point de non-retour ? Que nos enfants eux-mêmes, aussi jeunes soient-ils, sont déjà, eux aussi, dans un point de non-retour ?
Est-ce que tu sais que tu remues quelque chose qui te dépasse ?Tu remues le chant de la révolte porté, non pas par des désespérés que tu contrôles plus ou moins par la violence aveugle, mais par des déterminés pointus, organisés, insaisissables.
Seuls sont les indomptables ! Et gare à la meute...
Tu ne pourras jamais nous anéantir parce que nous serons toujours là ! Peu nombreux, à peine 50 000 mais 50 000 fois plus puissants que tu ne peux l’imaginer...
La cinquième république est morte et enterrée. Mais les hyènes rongent encore les os ici ou là. C’est une nouvelle république que l’on appelle de nos vœux. Celle qui mettra fin au contrôle du peuple par des voyous à col blanc. Une république qui assumera collectivement les conséquences des monstruosités écologiques et des crimes contre l’humanité actuels dont tu n’es que le pion manipulé d’un monde libéral à l’agonie, le petit Papon de circonstance qui s’attaque aux enfants parce que c’est ce qu’il y a de plus bas dans notre société et que tu as atteint ce fond. Nous construisons déjà, sans que tu ne t’en rendes compte, une nouvelle république qui sera fière de ses enfants, de ses principes fondamentaux qu’elle leur aura inculqués envers et contre tous. Une république qui refusera toute action fasciste que tu appliques tout en la dénonçant.
Nous sommes des résistants.
Nous enlever ce qu'il y a de plus essentiel, de plus fondamental, c'est-à-dire nous enlever nos enfants si l’on refuse de se plier à ton système décadent, c’est provoquer quelque chose chez une Maman et un Papa que tu ne peux pas imaginer puisque tu n’as, par essence, aucune imagination et que tu ne sais probablement pas très bien ce qu'est qu'un enfant, toi qui pourtant en est encore un à plus d'un titre...
Tu es un petit français, blanc, privilégié dans un cocon de bourgeoisie archaïque, mis en place par des générations d’escrocs qui auront habilement mis en scène ton opportunisme.
Mais tu as réveillé notre colère...
C’est toi qui l’auras voulu !
Au dernier des 30, 40, 50 000 et quelques, tu entends au moins ce que je te dis ? au dernier de celui-là, à qui tu enlèveras son enfant, il signera ta chute et la chute de ton monde !
Je sais que le peuple entier est d’accord avec moi. J’en appelle donc au peuple entier à nous soutenir, soutenir notre singularité et notre force de vie que l’on est prêt à partager, expliquer, proposer.
J’appelle le peuple entier à rétablir l’ordre moral civique (le vrai), la tolérance, le partage, l'équité, l’entraide, la liberté individuelle, le respect du vivant et la reprise en main économique, sociale et environnementale de notre pays, de notre monde que l’on voit tous les jours se détruire un peu plus par notre faute, par notre manque de courage politique. Il y a un nombre considérable de gens compétents prêts à relever collectivement ces défis. C’est à eux qu’il revient d’agir et non à un système décadent centralisé dont les fins politiques sont au service du violent et du destructeur.
Il ne faut pas s’en prendre à nos enfants. Cela, on n’a pas le droit. Tout le monde sera d'accord avec nous.
A toi d’en assumer les conséquences.
A nous de relever le défi. Cette lettre est le premier trou dans ta république. La première ZAD non géographique, intellectuelle, poétique, sensible et humaniste. J'en appelle à toute la société qui étouffe, qui a honte et qui n'en peut plus à venir rejoindre notre combat. A travers la défense d'avoir le libre choix d'éduquer nos enfants comme on l'entend dans le respect des grands principes fondamentaux des droits de l'homme et de notre société, c'est toute cette injustice et cette violence qu'il convient de faire tomber. Créons notre Eldorado, notre territoire dans le territoire qui ne soit pas un Eldorado du fric comme à Jersey et ailleurs, mais un Eldorado du sensible et de l'humain, de la création et de l'invention, du travail courageux, constructif et de la réflexion, du respect et de l'intelligence. Un nouveau monde plus juste, moins violent, en phase avec nos valeurs et notre siècle, un monde où les hommes redeviendront des frères."
Un papa accompagné d'une Maman à qui on n'enlèvera pas leurs enfants.
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