Source : https://lareleveetlapeste.fr/a-visage-decouvert-un-employe-denonce-lhorreur-subie-par-les-cochons-dun-elevage-de-lyonne
Source : L214
Au
bout de deux ans de travail, profondément choqué par la maltraitance
animale, en dépression, il a porté plainte contre l’élevage. Décidé à
rendre publiques les images qu’il a filmées, sa demande est nette : la
fermeture complète de la porcherie.
L214 dévoile aujourd’hui une nouvelle enquête concernant un élevage de cochons de l’Yonne. Un employé de l’élevage, qui a travaillé plus de deux ans dans la porcherie, dénonce les sévices graves et les maltraitances commis sur les animaux. Fait rare, il s’exprime à visage découvert. On peut notamment voir sur les images, prises avec son téléphone portable, des truies recevoir de multiples coups de tournevis pour les faire avancer plus vite. Tuméfiées sur tout le corps, des truies agonisent sur le sol en béton de l’élevage. Des jeunes truies ont les dents coupées à la tenaille. Les images montrent également la coupe des queues à vif et le claquage des porcelets.
Des sévices graves et de nombreuses infractions
Cette porcherie, la SCEA des Tremblats II, se trouve dans l’Yonne, sur la commune d’Annay-sur-Serein (près d’Auxerre). C’est un élevage intensif où sont détenues 1 800 truies, le triple de la moyenne française. Elle appartient au groupe Provent-SDPR, implanté en Savoie, qui exploite directement ou indirectement (intégration) une centaine de sites d’élevages de porc, dont 3 maternités de truies
Sur les images, on peut également voir la zone d’équarrissage où sont stockés les cochons morts, de tout âge. Certains cadavres sont littéralement dévorés par les asticots. Une des bennes, d’où émergent des ossements, en est remplie.
La vidéo dévoile aussi une méthode particulièrement cruelle, pratiquée dans les élevages porcins : le claquage des porcelets. Ceux qui sont jugés les moins rentables sont assommés violemment tout juste après leur naissance. Cette opération est censée les tuer rapidement, ce qui est loin d’être toujours le cas.
En plus des sévices graves, de nombreuses infractions à la réglementation ont été identifiées dans l’élevage :
La coupe des queues des porcelets (caudectomie) est systématique (interdit dans l’arrêté du 16 janvier 2003 – annexe I, chap 1er. 8) ;
Dans la verraterie (salle où sont encagées les truies en début et en fin de gestation), les truies n’ont pas d’accès à l’eau (exigence de l’arrêté du 16 janvier 2003 – annexe I, chap 1er. 7) ;
Quand les truies sont en groupe, les densités d’élevage sont trop fortes (densité réglementée dans l’arrêté du 16 janvier 2003 – article 3) ;
Les truies n’ont pas accès à des matériaux manipulables (exigence de l’arrêté du 16 janvier 2003 – annexe I) ;
Les truies blessées ne sont pas soignées (exigence du code rural – Chapitre VI, article 226.6) ;
Les dents des cochettes (jeunes truies de plusieurs mois) sont coupées à la tenaille (interdit dans l’arrêté du 16 janvier 2003 – annexe I, chap 1er. 8) ;
L’aiguillon électrique est utilisé abusivement (réglementé par le règlement européen du 24 septembre 2009 – annexe III, point 1.9).
Une alerte restée sans réponse
Le lanceur d’alerte a souhaité parler des maltraitances avec son responsable. Sans réponse de sa part, il a dénoncé les faits au directeur de l’établissement. Ses signalements sont restés sans suite.
Au bout de deux ans de travail, profondément choqué par la maltraitance animale, en dépression, il a porté plainte contre l’élevage. Décidé à rendre publiques les images qu’il a filmées, sa demande est sans appel :
« Ce que je voudrais, c’est que le responsable ne travaille plus dans ce domaine là, et qu’il ferme la porcherie complètement parce que ça continuera tout le temps. »
Le lanceur d’alerte assure ne jamais avoir vu de contrôle des services vétérinaires dans l’élevage. L214 porte plainte pour sévices graves auprès du procureur d’Auxerre. Sébastien Arsac, directeur des enquêtes et porte-parole de L214, affirme :
« Nous saluons le courage de cet employé qui a décidé de rendre publics les sévices graves commis sur les animaux à la porcherie des Tremblats, dans l’Yonne. Les truies et les porcelets de cet élevage vivent déjà une vie misérable, comme dans la majorité des élevages de cochons (95 % des élevages de cochons sont de type intensif), ils sont en plus violemment maltraités sans réaction de la direction. Exigeons des sanctions pour cet élevage et une interdiction du claquage des porcelets ainsi que la coupe à vif de leur queue. »
Via une pétition en ligne, l’association demande une inspection immédiate de l’élevage, sa mise aux normes et que des sanctions soient prises. La castration à vif des porcelets sera bannie le 1er janvier 2022.
L214 demande au gouvernement que la coupe des queues à vif, source d’extrême souffrance pour les animaux, soit également interdite et que soit aussi proscrit le claquage des porcelets.
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