Source : https://mrmondialisation.org/deconstruire-nos-croyances-sur-leconomie-du-don
Définition du don et du potlatch
Le don semble se référer à une prestation volontaire, libre, gratuite et désintéressée. Or, malgré les apparences, les analyses du sociologue montrent que les échanges sous forme de don sont en réalité obligatoirement faits et rendus, contraints et intéressés.
Le potlatch repose sur trois obligations qui constituent son essence : celle de donner, de recevoir et enfin de rendre.
« Il a fallu la victoire du rationalisme et du mercantilisme pour que soient mises en vigueur, et élevées à la hauteur de principes, les notions de profit et d’individu».
Relation fusionnelle entre personnes et objets
Contrairement aux sociétés qui nous ont précédées, les sociétés modernes distinguent nettement droits personnels et droits réels, de même que les personnes et les choses, ainsi que l’obligation ou la prestation non gratuite et le don.
Sa définition de la relation personnes-objets des sociétés antérieures
« il y a mélange de liens spirituels entre les choses qui sont à quelque degré de l’âme et les individus et les groupes qui se traitent à quelque degré comme des choses ».
La morale du don toujours en vigueur
« une partie considérable de notre morale et de notre vie elle-même stationne toujours dans cette même atmosphère du don, de l’obligation et de la liberté mêlés. »
Nous accordons par ailleurs toujours une attache sentimentale aux objets malgré la morale marchande qui domine nos comportements.
Le neveu d’Émile Durkheim voit ainsi dans nos sociétés se mettre en place plusieurs principes socialistes de résistance à la froideur absolue des échanges entre individus, telle que la législation de l’assurance sociale
Retour à la morale des autres sociétés
En effet, le partage du travail dans la société du don a un sens profondément social, contrairement au néolibéralisme qui isole l’individu et le dissocie de son travail qui sert de profits à autrui. Or l’économie de l’échange et du don n’entre pas dans les cadres économiques de l’utilitarisme.
Autrefois, le don entrait dans le cadre d’une notion hybride selon l’anthropologue, à l’intersection entre des prestations libres, gratuites et des échanges intéressés, utiles.
la morale moderne et utilitariste centrée sur l’individu et le profit, est profondément inégalitaire et surtout socialement regrettable pour les êtres humains.
Références bibliographiques :
- Sociologie-Ethnologie. Auteurs et textes fondateurs. (ss dir) d’Alain Gras. Publications de la Sorbonne, 2003. Via https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Mauss
- Mauss, Marcel. Sociologie et anthropologie. Presses Universitaires de France, 2004.
- Sahlins Marshall. Philosophie politique de l’ « Essai sur le don ». In: L’Homme, 1968, tome 8 n°4. pp. 5-17.
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