L’urgence de penser la lourde défaite de l’écologie

Source : https://cedricchevalier.eu/situation-n3-lurgence-de-penser-la-lourde-defaite-de-lecologie/


 

Extraits

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L’écologie est à la fois une science, une philosophie et une idéologie politique.

Elle connaît aujourd’hui une triple défaite, scientifique, philosophique et politique, qui dépasse la conjoncture électorale, puisque cela fait environ 50 ans qu’elle a émergé.

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Le courant écologiste a pour axe principal – plutôt que la liberté hors sol, l’égalité seulement entre humains, le passé réactionnaire ou le futur délirant – l’autonomie interdépendante entre humains et non humains, d’ici et d’ailleurs, d’aujourd’hui et de demain, le pluralisme des modes de vie soutenables, la Métamorphose pour mettre fin à l’Écocide, un Pacte social-écologique qui institue la Limite, l’épanouissement de l’Humanité et de la Vie sur Terre. 

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Depuis environ 50 ans, l’écologie s’est constituée en courant politique – l’écologisme –, c’est-à-dire en force politique désirant changer la société, au même titre qu’avant elle l’humanisme, le libéralisme, le socialisme et le communisme. Aujourd’hui, ces quatre anciens courants politiques peinent tous à intégrer l’écologie – quand ils ne sont pas éco-sceptiques –, tandis que l’écologisme peine à devenir hégémonique et majoritaire. Ces cinq courants, anciens et écologiste, conservent leur vocation démocratique. Ils sont néanmoins confrontés à deux courants profondément antidémocratiques : le courant illimitiste, incarné par le capitalisme néolibéral transhumaniste, et le courant passéiste, incarné par le conservatisme traditionnel, le nationalisme et le néofascisme. Le capitalisme néolibéral transhumaniste est tourné vers un futur fantasmé sans limite, les conservateurs, nationalistes et néofascistes sont tournés vers un passé fantasmé limité. Ces deux courants sont sans conteste éconégationnistes. Ils nient l’écologie en bloc. Ces deux courants rejettent la rationalité critique des Lumières (pourquoi faire ceci ?) soit dans la rationalité instrumentale toute puissante (on peut donc on le fait) soit dans l’obscurantisme de la tradition (faisons ce qu’on a toujours fait).

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L’écologisme reste, à ce jour, le seul courant politique qui a véritablement pris acte du caractère existentiel de l’écologie,  

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En effet, il a pris acte que l’humanisme, le libéralisme, le socialisme et le communisme devaient être réactualisés à la lumière du fait écologique. Et que l’autonomie rêvée de l’être humain ne pourra être qu’interdépendante.

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l’écologisme se distingue radicalement de TOUS les autres anciens et nouveaux courants politiques par un critère fondamental : l’axe de l’autonomie interdépendante. L’humanisme serait anthropocentriste alors que l’écologisme est écocentriste ; le libéralisme aurait une conception indépendante et non interdépendante de la liberté humaine ; le socialisme ne verrait que l’égalité entre humains et pas celle entre humains et non humains et enfin, libéraux, socialistes et communistes ne verraient pas qu’il existe, entre l’Etat et le marché, une autre forme de gouverner les êtres et les choses : les communs. Tous les anciens échoueraient en tout cas, pour l’instant, à concevoir la possibilité, la nécessité et la souhaitabilité de la décroissance. De leur côté, le capitalisme néolibéral transhumaniste est hors sol et le conservatisme-nationalisme-néofascisme est hors temps. L’un ne peut s’inscrire dans le réel, même futur, l’autre ne peut s’inscrire dans le présent, car il reste dans un passé révolu.

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