Les mensonges de la neutralité

 Source : https://decroissances.ouvaton.org/2023/01/06/les-mensonges-de-la-neutralite/


 

Extraits  

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Précisons d’emblée pourquoi cette « neutralité » est un « mensonge » : parce que la neutralité n’est pas une « valeur » mais une « fonction » (ou un « dispositif »). La neutralité a pour fonction de neutraliser la critique. Ce mensonge de la neutralité n’est donc pas du tout neutre politiquement et il est en réalité une politique de dépolitisation 

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l’impartialité est le défi adressé à celui qui sait qu’il fait partie de l’observation, alors que la neutralité est le mensonge de celui qui ne veut pas le savoir.

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en ayant en tête que toute politique réduite à l’acceptabilité ne pourra se dérouler qu’en dénigrant ou en escamotant les deux autres critères que nous devons utiliser si nous voulons juger une politique : la faisabilité et la désirabilité.

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Car ce que Jacques Ellul a montré, c’est qu’il ne peut y avoir de critique cohérente de la technique qu’à condition de la faire porter non pas sur la technique en tant que telle mais sur la technique comme système.

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C’est avec ce genre de légitime interrogation qu’il faut reconnaître que le mensonge de la neutralité sera d’autant plus une tentation qu’il se donnera les apparences de la sensibilité à « certains cas »15.

Ah bon, parce que dans « certains cas », il faudrait rester neutre, c’est-à-dire neutraliser la critique ?

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« La croissance n’est pas une valeur en soi de notre société, mais en quelque sorte le résultat fatal de la forme horizontale de ses institutions. Elle n’est pas le résultat d’un investissement culturel opéré par des puissances maléfiques. Elle découle directement de la libération des particules élémentaires décrétée par l’horizontalisme : une fois « désolidarisés » de la société, les individus sont naturellement amenés à s’engager sur la voie de la croissance, en raison du sentiment de précarité accru par l’isolement. »

Onofrio Romano, Towards a Society of Degrowth, Routledge (2020), p. 91.

 

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